Michael Powell et Emeric Pressburger

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Michael Powell et Emeric Pressburger sont sans aucun doute deux des plus grands magiciens du septième art.

À eux deux, ils réunissaient toutes les qualités qui leur permirent d’illuminer une des périodes les plus agitées de l’Histoire d’œuvres profondément anglaises et universelles à la fois. Audace, érudition et inventivité visuelle imprègnent une série ininterrompue de chefs-d’œuvres allant des années 40 au début des années 50. En France, le duo n’eut pas totalement la reconnaissance qu’il méritait, même si Bertrand Tavernier, érudit du cinéma anglais, fut un de leurs plus grands défenseurs dans nos contrées. Dans les pays anglo-saxons, c’est une toute autre affaire, puisque l’influence de Powell et Pressburger s’étend de Scorsese (qui travailla grandement pour la restauration de leur œuvre) à Coppola, De Palma, en passant par Baz Luhrmann, dont le Moulin Rouge est un remake à peine masqué des Chaussons rouges.

Pour ce Coin du cinéphile, nous verrons l’iconoclasme avec lequel les réalisateurs abordaient les commandes du service d’État dans Colonel Blimp et Une Question de vie ou de mort. L’ancrage profond du duo dans la culture anglaise, littéraire comme traditionnelle, sera abordé dans le méconnu A Canterbury Tale et le flamboyant La Renarde. Enfin, les fastes esthétiques dont ils étaient capables s’orneront des senteurs de l’Inde du Narcisse Noir et du monde de la danse des Chaussons rouges et Les Contes d’Hoffmann avant de revenir sur le vénéneux Voyeur qui coûta si cher à Powell.

Bonne lecture avant un prochain Coin du cinéphile consacré aux heures sombres de la France occupée…


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