
Il faut alors prendre sans doute ce film comme une métaphore entre l’apparent et le caché, le pétrole caché dans les entrailles de la mer et de la terre, qu’il faut aller chercher, traquer, puiser, faire remonter à la surface et dont les installations polluent, même visuellement, les magnifiques paysages des fjords norvégiens, c’est comme le retour du refoulé. C’est comme la preuve des méfaits du capitalisme qui est comme un monstre engendré par la folie des hommes pour s’autodétruire. On trouvera peut-être ce parallèle un peu osé, mais pourquoi pas ? Le réalisateur n’a pas l’air de s’en cacher même s’il va retourner travailler pour Hollywood, ce qui ne semble pas incompatible. Et ce n’est pas fini puisqu’il semblerait que George Clooney himself ait acheté les droits de ce film norvégien. On ne sait pas encore s’il réalisera un remake mais cette option prouve encore une fois son attachement à la filmographie d’Erik Skjoldbjaerg, puisqu’il était déjà producteur du remake d’Insomnia, signé par le réalisateur Christopher Nolan (2002). Et ce film était déjà basé sur une narration subjective, du point de vue du personnage principal comme c’est le cas ici, par les yeux du plongeur qui découvre un complot qui dépasse tout le monde. Le tout accompagné par la musique planante du duo français Air, déjà honoré par Sofia Coppola pour Virgin Suicides, et qui a été séduit par l’univers et l’histoire du film Pioneer. « Nous avons été séduits, déclarent les musiciens, par le monde industriel-aquatique de Pioneer. Le fait que le film soit tiré de faits réels a permis de rendre notre travail musical encore plus intense. En dehors de cela, c’est vraiment intéressant de transformer de belles images de plongeurs qui flottent dans l’eau en aventure sonore. » Tout en restant très éloigné de l’univers matriciel du Grand Bleu (1988) de Luc Besson et de la musique d’Eric Serra.