
Le résultat, désormais sans aucune ligne directrice dans le ton, l’esthétique et la construction, s’avère donc catastrophique. Le montage chaotique enchaîne les séquences sans fluidités ni cohérence, l’atmosphère solennelle des précédents opus est oubliée pour un festival de blagues façon Marvel et les faux-raccords hérités des reshoots pleuvent (Ben Affleck affuté ou bouffi d’une scène l’autre, la moustache effacée numérique d’Henry Cavill – qu’il gardait dans le cadre du tournage de Mission Impossible 6 – bien voyante). Le seul espoir reposait sur la mise en scène de Snyder mais, hormis quelques fulgurances et plans iconiques, le montage orchestré par le studio gâche toutes les amorces formelles intéressantes. Le découpage rend le moindre combat incompréhensible et le climax plus spectaculaire constitue une bouillie numérique difficilement soutenable – surtout quand on se souvient de celle fabuleuse de Man of Steel. On sauvera une alchimie de groupe qui fonctionne tout de même assez bien, mais les dialogues ridicules, le méchant risible et une redite navrante dans les péripéties (encore des coffrets McGuffin récupérer et un rayon qui va détruire la terre, un climax archi revu dans les blockbusters récents) gâchera totalement cette dynamique. A force de vouloir livrer un objet calibré et sans orientation définie, Warner propose là un produit pas fini à tout point de vue et un des blockbusters les plus ratés de l’année.