Ici, pas de personnage positif hormis les femmes plutôt présentées comme victimes de la folie mâle avide de pouvoir et d’argent. Les truands albanais sont dépeints comme des monstres sans foi ni loi, qui aiment débiter les corps de leurs victimes comme des bouchers de contes cruels. Ce pourrait être du Grand Guignol mais ces séquences n’ont hélas rien de surréaliste ou d’humoristique même si certains rires gênés fusent dans la salle comme pour cacher un embarras ou une désapprobation. Pourtant le directeur de la photographie, Benjamin Kracun, connaît son métier sur le bout des doigts, les acteurs sont prodigieux, notamment Peter Ferdinando qui interprétait déjà le personnage principal de Tony. La musique vient toujours à point nommé et distille ce qu’il faut de tristesse et de sourde angoisse, sous la baguette de Matt Johnson, le chanteur du groupe The The. Bref, tout pour faire un excellent film, mais peut-être lui manque-t-il encore un peu d’expérience ou de supplément d’âme ? Ou alors un bon scénario qui ne ferait pas que la part belle au mal et trouverait une échappatoire, car finalement l’être humain n’aime pas ne plus avoir d’espoir. Pourtant, le poète disait déjà que « les chants désespérés sont les chants les plus beaux ».
Hyena
Article écrit par Jean-Max Méjean

Thriller haletant, « Hyena » est malheureusement un peu trop formaté et déprimant.