Après l’histoire d’un flic retraité dans Cortex, celle d’un braqueur dans Le Convoyeur et ici dans Gardiens de l’ordre, les actes de vengeance de deux policiers sur la sellette, Nicolas Boukhrief aborde de manière dramatique l’échec, l’exclusion, l’injustice. En filmant de près les conditions dans lesquelles se déroulent les aventures de ces anti-héros, avec des décors parfaitement réalistes et des situations proches du quotidien, le réalisateur donne à voir le réel tout en plongeant le spectateur dans une tension, un sentiment de haine.
Suivre les règles ou sauver son honneur
Premier rôle dramatique pour Fred Testot, comique du SAV (service après vente des émissions) sur Canal +, c’est avec surprise que l’acteur laisse de côté son humour pour jouer la carte de la passion et de la violence. En accord parfait avec une Cécile de France sombre, fatale et manipulatrice, ils forment un couple de policiers espiègles et prêts à tout pour arriver à leur fin. Trompés par leur hiérarchie face à un fils de député, consommateur d’une nouvelle drogue fluorescente, les deux policiers s’embarquent dans une contre-enquête à leur sauce, côtoyant dealers et milieu de la nuit.

Un film sans prétention
On ne compte plus les téléfilms à la française sur le milieu policier. Qu’en est-il d’un film qui nous plonge au cœur des rouages et des dysfonctionnements de ce milieu ? Avec un recul et une volonté de raconter une histoire inspirée de l’actualité, Nicolas Boukhrief témoigne de son temps et des problèmes sociétaux actuels. Jeux de lumière, caméra haute définition, séquences en boite de nuit et dans les locaux d’un commissariat, rien n’est laissé au hasard, sans prétention ni artifices.
Au-delà des divers liens avec le quotidien, le réalisateur emporte quiconque inspiré par l’uniforme et ses dessous dans une histoire folle et touchante. Qui aura le dernier mot ? Le couple de policiers dictés par leur volonté de se venger ou la police et ses règles parfois détournées au profit des plus puissants ?
Du drame au rire
On se souvient de Jean Dujardin dans Le Convoyeur, Nicolas Boukhrief tente l’expérience à nouveau du comique dans un rôle dramatique avec Fred Testot. Tentative réussie, plutôt osée, pour aborder un thème aimé du cinéma français : le milieu policier. Plus récemment, c’est à Kad Merad qu’il donne le premier rôle dans L’Italien. Avec son dernier film à l’affiche, 600 kilos d’or pur, le réalisateur change de registre. Une envie de passer à la comédie ? A suivre.