Vue la programmation proposée au Festival de Cannes cette année, difficile de manquer un film en compétition. Ce « cinéthon » sur la Croisette permet un exercice intellectuel bien différent auquel on est habitué. Il arrive de voir quatre à cinq films dans la journée, commencer par une comédie légère, enchaîner avec un docu-fiction, un drame voire une réalisation gore.
En parallèle du genre de film, la touche de certains réalisateurs laissent quelques séquelles, souvent le soir-même de la projection, parfois le lendemain. C’est le cas de Melancholia, film en Compétition officielle de Lars Von Trier. Kirsten Dunst et Charlotte Gainsbourg jouent deux sœurs que tout oppose, l’une s’appelle Justine (Kirsten Dunst), elle va se marier, elle est rêveuse, un peu malade, inconsciente ; l’autre s’appelle Claire (Charlotte Gainsbourg), elle est ordonné, droite, anxieuse. Une planète appelée Melancholia s’approche dangereusement de la Terre, que faire ? Lars Von Trier signe un film très inspiré de la publicité, d’une esthétique parfaite à mi-chemin entre l’évasion spirituelle et la dureté de la vie. Il dédie ce film aux femmes, aux sœurs, aux épouses. Le duo Gainsbourg/Dunst se marie bien face à une caméra qui laisse le temps d’observer ce qui est en train de se jouer. La peur, la haine, l’amour, tout se mélange et permet d’être subjugué par le scénario, écrit avec délicatesse et originalité. Cassons cet engouement pour le film suite aux propos du réalisateur, Lars Von Trier, lors de la conférence de presse qui a suivi le film : « Je comprends Hitler. Je pense qu’il a fait de mauvaises choses, oui absolument, mais je peux l’imaginer assis dans son bunker à la fin », créant un scandale et étant finalement déclaré persona non grata, exclu de Cannes… tout en gardant son film en compétition. Une première à Cannes…

La Conquête a suivi la projection de Melancholia, dans une toute autre ambiance. La foule s’est précipitée dans le Grand Théâtre Lumière, rendant l’atmosphère électrique. Le film a été reçu mollement à Cannes. Sympathie pour les acteurs, reconnaissance du travail de documentation établi, mais n’a pas fait l’effet escompté.

Moins convaincue en revanche par Takashi Miike et son film en Compétition Hara-Kiri : La mort d’un samouraï. Proposé en 3D – inutile voire dérangeante au passage – le film suit le désir de vengeance, là encore, d’un samouraï face à une armée d’autres hommes. Les scènes répétitives de sabres enfoncés dans le ventre, la mort montrée à outrance, la douleur filmée en longueur, le réalisateur a-t-il eu envie de donner la nausée à ceux et celles qui sont venus voir le film ? Côté technique, rien à dire, les scènes sont propres et s’enchaînent aisément. Hara-kiri : La mort d’un samouraï est un remake d’un chef-d’œuvre de 1963. On se contentera de l’original, même si l’on salue une première dans le Festival de Cannes, l’utilisation de l’effet 3D dans un film en Compétition.
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