Plutôt que la parodie pure attendue, le film de Scott Sanders oscille entre les Grindhouse de Tarantino/Rodriguez (avec une vraie patine vintage sur la forme comme la photo, le cadre 70’s, les gros zooms et faux raccords volontaires) et la petite touche décalée qui désamorce toute tentative de sérieux, tel ces Dynamite ! scandés par la bande son à chaque apparition tonitruante du héros. Sans cela, l’intrigue est typique des classiques de l’époque : un scénario sur fond de vengeance dévoilant un complot machiavélique de l’homme blanc destiné à éradiquer les noirs avec une nouvelle drogue aux effets radicaux. Tous les autres éléments bien connus sont également au rendez-vous mais en plus appuyés, telles les punchlines vulgaires et imagées, la fascination pour la figure du pimp tiré à quatre épingles et une bande son pastichant brillamment les standards soul originels tout en narrant les événements.


Bien rythmé, le film en met par moment plein la vue, porté par Michael Jai White (vu dans Spawn et coupé au montage de Kill Bill 2) à la virilité imposante et qui impressionne lors des nombreuses scènes de combats (il est réellement champion d’arts martiaux et il le prouve). Son jeu volontairement hors sujet lors des passages plus dramatiques montre bien qu’il est en accord avec le projet de Sanders (ils ont coécrit le scénario) : s’amuser tout en rendant hommage au genre. Après une première moitié jouant plutôt sur l’humour référentiel (dont une héroïne quasi-sosie de Pam Grier, la poitrine opulente en moins), le film décolle définitivement dans sa dernière partie, sommet de grand n’importe quoi inclassable. Entre une scène totalement décalée où Black Dynamite découvre les effets de la drogue anti black (l’explication est un grand moment) et une parodie fauchée d’Opération Dragon (il fallait bien une pincée de kung fu pour que la fête soit totale), on pense avoir tout vu. Mais ce n’est rien à côté du final dantesque où Black Dynamite prend d’assaut la Maison Blanche pour affronter le méchant ultime, Richard "Tricky Dick" Nixon en personne.
Bref, une sympathique réussite qui déçoit uniquement au niveau du traitement de la sexualité, faisant preuve d’une timidité typique des très prudes années 2000. Hormis l’ouverture tonitruante montrant Black Dynamite venant de satisfaire trois jeunes filles (et plus si affinités) et un Kama sutra endiablé en animation, le tout reste très soft. On est loin des prouesses érotiques épiques de John Shaft (alors que la production modeste laissait espérer quelques excès), mais ce n’est qu’une broutille face à un spectacle aussi jubilatoire.

LE 13 JANVIER AU CINEMA
site officiel : www.blackdynamite.fr
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