ARIANE

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Le petit bijou de Wilder lové dans un bel écrin signé Carlotta.

La Wilder touch

Loin d’être la comédie la plus enlevée de Billy Wilder, Ariane n’en demeure pas moins l’une des plus délicieuses et irrésistibles romances hollywoodiennes,  dont le parfum joliment suranné a su transcender les époques pour nous apporter toute sa fraicheur dans la triste période que nous traversons depuis déjà trop longtemps. Si le qualificatif oxymorique d’auteur-hollywoodien peut faire sens, le subtil réalisateur d’origine autrichienne a su acquérir ce privilège en s’appuyant sur sa « succesful » filmographie, doublée d’une volonté jamais démentie de perfectionner son art de la mise en scène. Découvertes d’archives inédites, analyses éclairées et vivantes de N.T Binh, historien et critique de cinéma, les bonus vidéo, ainsi que le livre qui enrichie le coffret Carlotta nous offrent diverses gilles de lecture d’une œuvre qui ne serait se réduire à ses charmants atours. De quoi aiguiser davantage notre désir de découvrir ce qui se cache derrière la porte, axiome que Wilder a hérité de son vénéré mentor, Ernst Lubitsch.

Ariane, Adorable Audrey.

Si le titre original, Love In the Afternoon, se révèle aussi malicieux que l’esprit de son auteur, le prénom de l’héroïne adopté pour le titre français entend diriger les projecteurs sur Audrey Hepburn, dont la délicatesse avait déjà conquis le cœur du public. En 1957, après Sabrina, Wilder l’invite de nouveau  à se frotter à un bon vieux célibataire endurci. Sur une partition que la plus adorable des stars déclinera avec une grâce unique tout au long de sa carrière, la femme-enfant va faire tourner la tête d’un Gary Cooper facétieux à souhait. En parfait gentleman, le quinquagénaire aux traits vieillissants fait un pas de côté, laissant la lumière resplendir le visage innocent de sa partenaire. Rythmées par l’orchestre Gypsie qui accompagne en permanence les deux tourtereaux, ces rendez-vous galants parisiens n’ont pas fini de faire battre la chamade dans nos cœurs.

 

Titre original : Love in the afternoon

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La musique peut aussi servir à évoquer les morts et faire resurgir le passé.Adaptant le roman de Pascal Quignard, Alain Corneau réussit à faire en 1991 un grand succès populaire d’un film sur un obscur violiste du XVIIe siècle, Monsieur de Sainte-Colombe, un musicien austère, rejetant le faste de la Cour du Roi Soleil: grâce au pouvoir évocateur de la musique baroque et à une nature morte énigmatique