Lovely Bones

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1973, États-Unis. Une jeune adolescente de treize ans est assassinée. Embarquée dans un monde imaginaire entre la terre et le ciel, elle observe discrètement l´enquête que mène sa famille contre son meurtrier. De l´enfer au paradis, il n´y a qu´un pas…

Un petit village boueux entouré de champs de maïs et peuplé d’habitants honnêtes, heureux, paisibles. A ce tableau s’ajoute un meurtrier pervers, petite moustache et lunettes jaunies. Nous voici plongés dans l’univers de Lovely Bones, le onzième long métrage de Peter Jackson. Après Le Seigneur des anneaux en 2001 et 2002, King Kong en 2005, le réalisateur scénariste nous amène encore une fois dans un univers double, entre imaginaire magnifique et dure réalité.

« Salmon, like the fish »

Une jeune fille nommée Susie Salmon – comme le saumon – tombe amoureuse, va à l’école, se rebelle contre sa mère. Susie a ce quelque chose de différent, de rassurant. Son regard bleu azur ne trompe pas, elle est exceptionnelle, touchante, sensible. Détails qui n’échappent pas à un voisin obsédé par le crime. Piégée, elle tente de persuader les membres de sa famille, notamment son père, de la venger. A croire que les morts peuvent être très présents finalement.

Un livre avant d’être un film

Adapté du roman d’Alice Sebold (The Lovely Bones), véritable succès mondial, Peter Jackson dit avoir pleuré à la lecture de cette œuvre. Après une course effrénée contre Steven Spielberg ou Jean-Pierre Jeunet, Peter Jackson obtient les droits pour adapter le livre à l’écran. Processus délicat, le film respecte les petits détails du roman, avec une touche d’évasion et de paysages tout droit sortis d’un jeu vidéo. Des montagnes à perte de vue, un kiosque implanté dans un champ, au bord d’un lac, près d’une forêt, devant une maison, bref, partout où on ne l’attend pas. Des indices laissés entre les mains de l’enfant-adolescente pour rapprocher cet univers de la réalité. Rien n’est laissé au hasard, même si le spectateur s’y attend fortement.

De bons acteurs mais un film plutôt décevant


Stanley Tucci (Le Diable s’habille en Prada) en parfait violeur-tueur, ou bien la très jeune et très douée Saoirse Ronan en victime d’une extrême candeur, Lovely Bones marque par ses acteurs bien castés et émouvants. Mais malgré un scénario glauque et effrayant, le film manque de frissons, de terreur, de dégoût. Assassinée, violée, séquestrée, Susie apparaît au paradis plus belle et plus resplendissante que dans la réalité. Le tueur est quant à lui très lisse, parfait, irréprochable. On a du mal à le détester, malgré les atrocités qu’il a commis. La petite sœur de la victime, Lindsey Salmon – Rose McIver – apporte un suspense au film, nous raccroche à la réalité et la brutalité de l’histoire racontée. Et le père de la victime, l’excellent Mark Wahlberg, donne du sens à la réflexion sous jacente qu’inspire ce film : faut-il oui ou non se venger au nom de la mémoire de son enfant ?

Une histoire affreuse pour un film rêveur, voilà le résultat de Lovely Bones.

Titre original : Lovely Bones

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Durée : 128 mn


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