Les Trente-neuf marches (The Thirty-nine steps)

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Considéré comme le condensé de la période anglaise de Hitchcock, Les Trente-neuf neuf (The Thirty-nine steps est un film de suspense et d’espionnage efficace comprenant beaucoup de thèmes que le réalisateur développera et approfondira par la suite. Le film commence et s’achève dans un théâtre, manière pour le cinéaste de nous dire que tout cela […]

Considéré comme le condensé de la période anglaise de Hitchcock, Les Trente-neuf neuf (The Thirty-nine steps est un film de suspense et d’espionnage efficace comprenant beaucoup de thèmes que le réalisateur développera et approfondira par la suite. Le film commence et s’achève dans un théâtre, manière pour le cinéaste de nous dire que tout cela n’est que fictif et prétexte au divertissement.

L’intrigue est simple et subordonnée aux développements des personnages et des thèmes. Tiré d’un roman de John Buchan, le scénario, écrit par Charles Bennet et Alma Reville, conte les aventures d’un jeune Canadien, Richard Hannay qui, lors de son passage à Londres, empêche des espions de s’enfuir avec un secret d’Etat. Ses malheurs commencent quand il découvre qu’un meurtre a été commis dans son appartement. Pour prouver son innocence, il va devoir découvrir et démanteler une organisation d’espionnage appelée Les 39 marches. Mais surtout, son périple sera pour lui l’occasion de mieux se connaître.

Les similitudes avec La Mort aux trousses sont assez nombreuses. Dans les deux cas, le héros est dans une situation couverte d’ombre, il part d’une situation peu claire pour aller vers quelque chose d’encore moins claire. Il rencontre en outre une blonde séduisante, passe d’un sentiment de sécurité à un sentiment d’insécurité, et perd son identité au cours de changements forcés. Le thème de la disparité entre apparence et réalité (les apparences masquent la réalité) est également abordé, comme dans beaucoup d’autres films d’Hitchcock : les espions se déguisent en policiers, le professeur Jordan n’est pas du tout professeur, le fermier et sa femme se jouent des rôles. Le dernier tiers du film aborde le dilemme de la vérité : Pamela doit-elle croire Richard (et inversement) ? A noter que ce thème s’applique parfaitement à cette histoire d’espions, car les espions se caractérisent justement par leur propre méfiance et la méfiance qu’ils inspirent aux autres. Dans Jeune et innocent, L’Ombre d’un doute, Les Enchaînés, et dans une moindre mesure Rebecca, Sueurs froides, La Mort aux trousses, Pas de printemps pour Marnie et Frenzy, le thème de la confiance occupe une place primordiale. Dans tous ces films, la preuve de l’innocence ou l’affirmation de l’identité du héros ne peut se faire que s’il partage son secret avec quelqu’un qui lui est proche.

Enfin, comme le remarque Truffaut, c’est avec Les Trente-neuf marches que Hitchcock commence à malmener ses scénarios, c’est-à-dire « à ne plus tenir compte de la vraisemblance de l’intrigue, ou en tout cas à sacrifier constamment la vraisemblance au profit de l’émotion pure » (in Hitchcock – Truffaut, édition Definitve, p. 80) : « Demander à un homme qui raconte des histoires de tenir compte de la vraisemblance me paraît aussi ridicule que de demander à un peintre figuratif de représenter les choses avec exactitude » (Hitchcock, idem).

Voici donc un film qui fait référence au sein de la filmographie d’Hitchcock. Mais il manque peut-être d’un petit peu d’humour, de rythme et de profondeur. De la période anglaise du cinéaste, on pourra lui préférer The Lady vanishes (Une femme disparaît).

Titre original : The Thirty-nine steps

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Durée : 86 mn


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