Hot Fuzz

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Imaginez Martin Riggs, le flic de l´Arme fatale, bloqué dans un épisode de Plus belle la vie. Parodie réussie !

Imaginez Martin Riggs, le flic de l’ Arme fatale, bloqué dans un épisode de Plus belle la vie. C’est un peu ce qui arrive à l’agent Nicholas Angel, policier un peu trop excité aux yeux de ses supérieurs. Du coup, ils se sont arrangés pour qu’Angel aille jouer les superflics à Sanford, le village le plus sûr du pays. Heureusement pour lui, un fort obligeant tueur en série vient mettre un peu d’animation dans la région.

Les trublions responsables de Shaun of the dead sont de retour, toujours aussi énervés et bien décidés à recycler tout le cinéma d’action de ces 25 dernières années. On retrouve donc le même réalisateur Edgar Wright ainsi que les deux acteurs principaux de Shaun of the dead, Simon Pegg et Nick Frost, dans la peau de deux flics aux méthodes explosives et villageoises.

Souhaitant dépasser le cadre du strict film d’action policier avec son lot de scènes convenues – intrigue, rythme frénétique, course poursuite, bon et méchant policier- pour l’inscrire dans le cadre de la comédie sous adrénaline, Edgar Wright empiète sur les plates bandes de ses aînés en contournant les figures types du genre.

Le récit de Hot Fuzz est donc installé en moins d’un quart d’heure, avant de plonger le spectateur dans le monde trop calme pour être honnête d’un village régi par une communauté bien sous tous rapports. Débute alors la chasse aux petits délits pour notre superflic, qui s’étonnera au lendemain de son premier jour d’avoir coffré ce qu’il croyait n’être qu’un alcoolique et qui se révèle tout compte fait un collègue. Et tout le film jouera sur cette différence et cette solitude qu’éprouvera ce policier zélé à l’extrême.

Enchaînant sans temps mort les situations comiques, basé sur le décalage entre deux mondes, Hot Fuzz trouve sa force dans un montage parodique en lui-même. Edgar Wright copie ainsi les montages de séquence ultra tendue de films policiers pour l’apposer à des actions sans importance, offrant à son film une mouture décomplexée de scènes somme toute banales. Imaginez donc un Inspecteur Harry qui mange une glace avec autant de nervosité que lorsqu’il pourchasse un tueur et vous aurez une idée de ce que peut être Hot Fuzz.

Car ce genre de décalques sont légions dans le film. Se référant constamment à des films tels que Point Break ou Bad Boys 2, nous avons même le droit à quelques extraits phares de ces deux métrages, le réalisateur film de la même manière une course après une oie à travers des allées, cf Keanu Reeves poursuivant Patrick Swayze, ou tourne autour de ses héros en les élevant au rang de dieux, cf la caméra à 360 degré autour de Martin Lawrence et de Will Smith.

Mais ce parti pris, s’il reste amusant et divertissant en soit, ne serait qu’un peu trop léger sans le pétage de plomb pressenti durant tout le film et qui tarde un tant soit peu à venir. Une fois les masques tombés, place donc à la guérilla villageoise, notre superflic affrontant une horde de petits vieux et autres ecclésiastiques armés jusqu’aux dents. Transformant un terrain peu propice aux débordements en véritable champ de bataille, Wright filme ses fusillades avec la même intensité que dans Heat, le sérieux en moins et le délire assumé. Et tout se terminera avec quelques effets gores bien venus qui ne sont jamais effrayants et s’inscrivent parfaitement dans le registre parodique du film.

Si l’on passe un bon moment, Hot Fuzz n’en est pas moins inférieur à Shaun of the dead en terme d’efficacité comique. La faute probablement à la durée du film qui s’étale sur deux heures et qui aurait mérité un remontage plus concis. Mais on ne boudera pas pour autant son plaisir devant cette parodie s’élevant sans peine au dessus des Scary Movies et consorts.

Titre original : Hot Fuzz

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Durée : 120 mn


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