Entre les murs

Article écrit par

La Palme d´Or 2008 sort enfin en salles ! Belle occasion de retourner sur les bancs de l´école en se laissant guider par les images du réalisateur Laurent Cantet.

Adaptant sur grand écran le roman éponyme de Fançois Bégaudeau, le professeur de français, Laurent Cantet nous entraîne entre les murs d’une classe d’un collège du XXème arrondissement de Paris. Sous son regard, la classe devient un microcosme reflétant les travers et les enjeux de la société d’aujourd’hui.
L’aspect Black, Blanc, Beur occupe une place importante et le réalisateur réussit à en éviter les stéréotypes. Le film n’est ni une sacralisation ni une critique acerbe de l’Education Nationale. Laurent Cantet, tout comme Bégaudeau, place les élèves et les professeurs au même niveau, tous se débattant face aux maux qui rongent la société.

Côté mise en scène, Laurent Cantet flirte avec le documentaire et il est bien difficile de croire que les élèves/acteurs « récitent » leur texte tant ils semblent naturels. De plus, la caméra devient rapidement invisible, donnant au spectateur le sentiment d’être réellement au cœur de la classe. Mais attention, invisible ne rime pas avec passif. Au contraire, la caméra est énergique et donne au film une très grande vitalité. Celle-ci ainsi que les acteurs non professionnels très crédibles, rendent le film touchant et pertinent de par son propos.

Un vrai petit bijou qui montre que l’école est, aujourd’hui encore, le meilleur apprentissage de la vie…

Titre original : Entre les murs

Réalisateur :

Acteurs : , , , , , , , ,

Année :

Genre :

Durée : 128 mn


Partager:

Twitter Facebook

Lire aussi

L’étrange obsession: l’emprise du désir inassouvi

L’étrange obsession: l’emprise du désir inassouvi

« L’étrange obsession » autopsie sans concessions et de manière incisive, comme au scalpel ,la vanité et le narcissisme à travers l’obsession sexuelle et la quête vaine de jouvence éternelle d’un homme vieillissant, impuissant à satisfaire sa jeune épouse. En adaptant librement l’écrivain licencieux Junichiro Tanizaki, Kon Ichikawa signe une nouvelle « écranisation » littéraire dans un cinémascope aux tons de pastel qui navigue ingénieusement entre comédie noire provocatrice, farce macabre et thriller psychologique hitchcockien. Analyse quasi freudienne d’un cas de dépendance morbide à la sensualité..

Les derniers jours de Mussolini: un baroud du déshonneur

Les derniers jours de Mussolini: un baroud du déshonneur

« Les derniers jours de Mussolini » adopte la forme d’un docudrame ou docufiction pour, semble-t-il, mieux appréhender un imbroglio et une conjonction de faits complexes à élucider au gré de thèses contradictoires encore âprement discutées par l’exégèse historique et les historiographes. Dans quelles circonstances Benito Mussolini a-t-il été capturé pour être ensuite exécuté sommairement avec sa maîtresse Clara Petacci avant que leurs dépouilles mortelles et celles de dignitaires fascistes ne soient exhibées à la vindicte populaire et mutilées en place publique ? Le film-enquête suit pas à pas la traque inexorable d’un tyran déchu, lâché par ses anciens affidés, refusant la reddition sans conditions et acculé à une fuite en avant pathétique autant que désespérée. Rembobinage…