Djinns

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Pour un premier film, « Djinns » est plutôt ambitieux : mélange assumé entre film de guerre et horreur, cette série B tente de s´imposer sans réellement convaincre.

L’action du film se concentre sur une poignée de soldats engagés dans une guerre d’Algérie qui commence à peine, en 1960. Ces paras sont envoyés à la recherche d’un avion perdu rempli de VIP de l’armée et de documents secrets. Une fois parvenus à l’épave, ils ont à peine le temps de constater l’absence de survivants qu’ils sont attaqués par des soldats ennemis. Traquée, la petite troupe se réfugie dans une citadelle et prend en otage ses habitants. Ce faisant, ils réveillent les gardiens des lieux, des « Djinns » maléfiques et invisibles…

En couple à la ville, Hugues et Sandra Martin ont patienté quelques années avant de pouvoir monter le premier film de leurs rêves. Et pour cause : les producteurs français sont peu enclins à financer des films de genre, encore plus lorsqu’ils brouillent les frontières entre ces mêmes genres. Car si Djinns est indéniablement un film fantastique, c’est aussi un film de guerre, d’aventure, plus précisément de soldats. Un mélange pas si inédit que cela : l’Américain L’échelle de Jacob avait déjà pavé brillamment la voie dans les années 80, tout comme, plus récemment, les Coréens R-Point et The Guard Post.

Dans les limites d’un budget serré qui oblige les réalisateurs à mettre eux-mêmes la main à la pâte pour finaliser des SFX (effets spéciaux) ambitieux, Djinns se révèle un spectacle généreux, à défaut d’être totalement convaincant. Généreux, car le scénario ne dérive jamais de son traitement linéaire, direct, sans fioritures. Bien que l’irruption de l’horreur dans le cadre d’une guerre d’Algérie encore peu présente sur nos écrans donne un cachet exotique à la chose, les Martin n’en font jamais des tonnes, esquissant rapidement chaque personnage (le héros timide, le sergent sadique, le gradé incompétent…) et allant, séquence après séquence, à l’essentiel : l’action, le suspense, la tension, tout ce qui caractérise un bon film de genre, aidé par des effets numériques léchés et un montage énergique et toujours lisible.

Toutefois, la sauce a du mal à prendre : pas que les Djinns soient inintéressants, seulement leur mythologie est clairement sous-exploitée, réduite à une présence ectoplasmique qui pousse rapidement chaque troufion à s’entretuer (soit le même scénario que R-Point). L’interprétation, très inégale, ne fait qu’accentuer ce défaut : autour d’un Thierry Frémont en totale roue libre, les jeunes premiers Grégoire Leprince-Ringuet, Aurélien Wiik et Matthias Van Khache se révèlent bien fades, tandis que le cascadeur Cyril Raffaelli (de Banlieue 13 et Die Hard 4) et Saïd Taghmaoui s’imposent pour leur part dans des rôles paradoxalement incohérents.

Mécanique dans son accumulation de mises à mort, avare en retournements de situation (excepté un twist final à la fois malin et hors-sujet), Djinns finit par ennuyer plus qu’effrayer. Un comble pour une œuvre se voulant aussi inédite et originale.

Titre original : Djinns

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Durée : 100 mn


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