Boy A

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« Boy A » est une promesse de vie. Une lueur d’espoir après un acte abominable. Le cinéma britannique explore une fois de plus le monde des adolescents, entre pertes et fracas, entre drogue et rock’n roll…

Avec Boy A, le cinéma britannique poursuit son auto-exploration. Depuis quelques temps en effet, les cinéastes d’outre-Manche se penchent sur un sujet complexe et énigmatique : l’adulescence (on pense notamment à My name is Hallam Foe de David MacKenzie, sorti en juillet 2008, et au plus récent Better Things de Duane Hopkins, sorti en janvier de cette année). Portraits d’une jeunesse tourmentée, en quête de repères, laissée au bord d’une route sur laquelle les voitures ne passent plus. La drogue, l’amour, la mort… l’âge des abus et des découvertes extrêmes. Des histoires qui se croisent, des parcours difficiles et ombrageux qui n’ont qu’un seul et unique but : l’accession au bonheur. Mais ne nous y trompons pas : Boy A n’est pas juste un film de plus s’attaquant à un sujet omniprésent dans le cinéma britannique. Adaptation du roman Jeux d’enfants de Jonathan Trigell, le film en reprend certes la trame narrative, mais en modifie un élément essentiel. Dans le livre, le personnage principal sort de prison après y avoir été incarcéré pour un délit mineur. Dans le film, Jack tente une réinsertion après un crime de sang.

L’habileté du réalisateur John Crowley réside dans le choix de son personnage principal : un monstre qui a le visage d’un ange, à qui on donnerait le bon Dieu sans confession. L’acteur Andrew Garfield est à la fois un symbole d’innocence et de vulnérabilité. Cette interprétation habile permet de croire à une seconde chance, malgré la gravité du sujet. Aidé par Terry (Peter Mullan), assistant social, le jeune Jack s’épanouira dans son boulot. Il s’y fera des amis et aura même une fiancée : parce que l’essence même de ce film réside dans cette permission d’espérer, quel que soit son passé. Mais avec un prix à payer…

  

Discrétion et tourment. Douleur de ne pouvoir dire aux autres, ceux qui arrivent dans votre nouvelle vie, les souffrances de votre vie passée. Toute la pudeur du secret se retrouve dans une esthétique du vide présente tout au long du film : les décors se parent de leur minimum et semblent chuchoter à chaque plan une intime confidence. L’ivresse toute neuve de la liberté ne sera qu’éphémère. À ces moments de discrètes jouissances succèdent la dureté de la presse à scandale, que le réalisateur semble dénoncer à mots couverts. Un bonheur à peine consommé, qui finira noyé dans une mer déchaînée. Une esquisse de vie, comme ça, juste pour voir ce que cela aurait pu être. 


Titre original : boy A

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Durée : 100 mn


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